JB Dubourg met les points sur les "i"

JB Dubourg met les points sur les “i”

1 juin 2023

Victime d’une campagne de calomnie sur les réseaux sociaux depuis quelques jours et le terme de l’épreuve de Faleyras, JB Dubourg a tenu à revenir sur les événements du week-end et sur les fausses informations notamment véhiculées à son encontre sur la plateforme Facebook.

Alors que la deuxième étape du championnat de France de Rallycross disputée le week-end dernier sur le circuit de Faleyras n’a pas pu aller à son terme, certaines allégations mensongères sont apparues ici et là dans différents groupes de fans.

Certaines évoquent notamment le fait que JB Dubourg ait provoqué volontairement l’arrêt de la course lors du premier départ de la finale tandis que d’autres reprochent au pilote du DA Racing d’avoir repris place sur la grille de départ en vue de la deuxième procédure. Des éléments envers lesquels JB Dubourg avait vocation à réagir.

“Jamais je n’aurais pu imaginer que j’aurais eu un jour à devoir me justifier de la sorte, souligne le vice-champion d’Europe de Rallycross et sextuple vainqueur du Trophée Andros.

“Quand je vois qu’on me reproche d’avoir provoqué le drapeau rouge sur le premier virage de la finale alors que je me fais éjecter de la piste, j’ai un peu de mal à comprendre et je me dois de réagir lorsque des informations fausses sont véhiculées à mon encontre autour d’une piste de Rallycross ou bien sur les réseaux sociaux”

“Le contact qui a provoqué ma sortie de piste n’est qu’un simple fait de course à mes yeux. Ce qu’il s’est passé ensuite est suffisamment simple à comprendre pour que certains de mes détracteurs puissent saisir à quel point ils sont dans le faux”

“Il s’est écoulé une dizaine de secondes entre le moment où je me fais éjecter dans le bac à sable et celui où je comprends que je ne parviendrais pas à en sortir du bac à sable par mes propres moyens. A cet instant, j’ai adressé un pouce levé aux commissaires comme on doit le faire dans pareil cas pour leur signifier que j’étais “ok” tout en confirmant les mêmes éléments via la radio à mon équipe”

“Un tour de circuit à Faleyras s’effectue en 35 secondes sauf qu’au moment même où j’en termine avec les procédures de sécurité habituelles, il s’est déjà écoulé plus de 25 secondes. Je sais donc que les premières voitures vont revenir très rapidement sur la portion où je me suis arrêté et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à mon équipe de me guider via la radio et de me dire à quel moment il allait être possible pour moi de m’extraire de l’habitacle sans prendre de risques. La portion de la piste où je me trouvais est un endroit qu’on aborde à 140 km/h au volant d’une Supercar et il était évident que je ne pouvais pas me permettre de m’extraire de l’habitacle à n’importe quel moment. C’est à cet instant que le drapeau rouge a été agité alors que j’attendais juste de recevoir le signal pour quitter la DS3 en toute sécurité”

L’autre point soulevé au cours des dernières heures sur les réseaux sociaux concerne “la faute morale” supposément commise par un JB Dubourg qui aurait eu l’impertinence et l’arrogance de se présenter sur la prégrille juste avant qu’un deuxième départ ne soit donné.

Rappelons ce que la réglementation FFSA dit à ce sujet lorsqu’un drapeau rouge est présenté en vertu de l’article 7.2 de la réglementation générale Rallycross 2023.

“Les pilotes qui seraient jugés responsables d’une obstruction ou tout autre incident nécessitant un arrêt de course se verront refuser le nouveau départ et déclassés par le Directeur de Course voire disqualifiés si le collège l’exige”

Or JB Dubourg ne pouvait être jugé “responsable” d’une obstruction de la piste ou d’un incident ayant pu entraîner l’interruption de la course puisque, en l’occurrence, le pilote du DA Racing s’est effectivement fait éjecter de la trajectoire à la sortie du premier virage. Il ne peut donc être reconnu coupable d’un acte dont il est la seule victime.

Un point de détail qui a notamment incité JB Dubourg à questionner le directeur de course adjoint.

“Je ne veux pas polémiquer sur la manœuvre qui a entraîné ma sortie de piste puisqu’il ne s’agit que d’un simple fait de course à mes yeux. En revanche, alors que je me trouvais encore dans le bac à sable, le directeur de course adjoint est venu à ma rencontre pour me demander si tout était “ok” et si j’étais en mesure de m’extraire du bac à sable par mes propres moyens, chose qui n’était bien évidemment pas le cas puisque la DS3 était plantée. À cette occasion, j’ai juste demandé au directeur de course adjoint de contacter le directeur de course via la radio pour le questionner quant à la possibilité que je puisse reprendre ma place sur la grille de départ. Il s’agit d’une procédure parfaitement normale au sein des championnats FIA et ce cas de figure s’est d’ailleurs présenté dans une autre catégorie à Faleyras où un autre pilote a finalement été autorisé à reprendre la course malgré le fait d’avoir provoqué un drapeau rouge. Il n’y avait donc rien d’anormal dans ma démarche. D’ailleurs, le directeur de course adjoint m’a tout de suite indiqué de reprendre ma place sur la grille en attendant la décision du directeur de course. C’est pour cette raison que je me suis à nouveau présenté sur la grille en vue du deuxième départ”

Une requête qui sera finalement refusée par le directeur de course sans que cela ne soulève la moindre frustration du côté de JB Dubourg.

“Quand j’ai regagné la grille de départ, on m’a rapidement fait signe de faire machine arrière. Je suis donc sorti de la voiture pour demander une explication. Cela fait partie des droits auxquels un pilote peut avoir recours lorsqu’une décision est prise à son encontre. Il n’y a rien de mal à poser des questions et à obtenir des réponses. D’ailleurs, mes échanges avec les officiels ont été plus que cordiaux puisqu’ils m’ont offert une réponse sincère quant à leurs motivations. J’ai donc retiré mon casque avant de rejoindre ma voiture et de revenir sous la structure DA Racing. Une partie du public s’est liguée contre moi alors même que je ne faisais que faire valoir mon droit à obtenir une réponse à une question qui avait été posée. Certains spectateurs se sont notamment félicités en expliquant sur les réseaux sociaux que grâce à leur action et à leurs huées, le directeur de course a fini par m’exclure de la grille. Je tiens à les rassurer, les officiels de la FFSA et de la FIA n’ont pas vocation à se laisser influencer par quelques spectateurs agités qui n’ont manifestement aucune connaissance de la réglementation en vigueur”

“J’ai été averti à la toute dernière minute qu’il me faudrait remplacer au pied levé mon frère Andréa dont l’état de santé en amont de la course n’était pas compatible avec la pratique du sport auto et je dois admettre que je suis déçu et à la fois énervé de la manière dont certains “fans” se permettent d’agir et de réagir. J’ai accepté de remplacer mon frère le vendredi soir à 18h00 pour une seule et unique raison: la passion. L’équipe avait en amont anticipé le fait qu’Andréa ne puisse pas rouler et tout avait été fait dans les règles avec les officiels de la FFSA et le promoteur du championnat de France pour qu’un autre pilote puisse prendre sa place au volant de la DS3 si Andréa ne s’en sentait pas physiquement capable”

“J’ai fait le choix de le suppléer par unique goût du défi et par envie de faire plaisir à mon équipe, à nos partenaires et amis ainsi que pour les habitués du circuit de Faleyras parce que ce site est profondément lié à nos racines sportives et familiales. En revanche, je ne m’attendais certainement pas à recevoir de telles insultes et à être victime de commentaires particulièrement calomnieux à mon encontre. Certains me reprochent même le fait d’avoir été classé deuxième de la course malgré le drapeau rouge alors même que le fait que la finale n’ait pas pu aller jusqu’à son terme a tout simplement eu pour conséquence de faire appel à un point de la réglementation qui impose de sceller les positions du meeting en fonction des points qui ont été marqués jusqu’à l’interruption de la course”

“Je n’avais rien à prouver le week-end dernier. Cela faisait sept ans que je n’avais plus été en mesure de piloter cette DS3 et je me suis présenté à Faleyras juste pour le plaisir. D’ailleurs, ma demi-finale face à Davy [Jeanney] s’est révélée comme un moment très fort de mon week-end. J’avais pris la décision de ne pas rouler en Rallycross cette année mais cette confrontation m’a pourtant permis de ressentir des émotions uniques. Davy est un ami et un compétiteur que nous avons toujours respecté. Les spectateurs et ceux qui se permettent d’opposer le DA Racing à Davy ont malheureusement une culture très limitée de notre sport. En 2017, c’est à Davy que nous avons fait appel pour évoluer aux commandes de notre Peugeot 208 à Buxtehude dans les rangs du championnat du Monde FIA. Mon fils était alors sur le point de naître et c’est directement à Davy que nous avons pensé pour me remplacer. Imaginer des guerres de territoire entre les différentes équipes et les différents pilotes est complètement surréaliste et je me désole de voir autant de fausses vérités disséminées ici et là sur les réseaux sociaux”

“Toutes les équipes du Supercar tricolore et international investissent du temps, des budgets et une énergie folle à construire ces programmes de grande qualité et je me désole de voir une frange mineure du public venir saper tous les efforts qui ont été consentis par l’ensemble des concurrents. Surtout, jamais nous n’avions eu une telle affiche à Faleyras avec pas moins de cinq pilotes capables de jouer dans le même dixième. C’était pourtant un moment fantastique pour la discipline Rallycross en France et je suis malheureux de voir à quel point certains ne puissent même pas prendre conscience de la chance qui est la leur d’assister à des événements Rallycross d’une telle qualité”

“Et puis, je ne peux pas non plus accepter les réactions de certains spectateurs à Faleyras. Ma famille proche a été intimidée par des commentaires peu élogieux à leur égard alors même que mon fils de cinq ans se trouvait là. Cela ne fait pas partie des valeurs que j’attribue au sport et encore moins au Rallycross et ce ne sont pas des choses que j’ai envie d’expérimenter à nouveau. Nous ne sommes plus au temps des gladiateurs où le public avait droit de vie ou de mort sur ceux qui se trouvaient au centre de l’arène. Même si j’avais eu dans l’idée de terminer ma carrière en championnat de France d’ici deux à trois ans, ce qu’il s’est passé à Faleyras ne m’y incite clairement pas. Je voudrais surtout terminer cette intervention pour adresser tous mes vœux de rétablissement à Jimmy Terpereau. Jimmy est une figure forte de notre championnat et je suis ravi à l’idée que ses blessures ne soient que mineures. Même si nous sommes tous adversaires sur la piste, j’aimerais que le public puisse comprendre que nous avons tous, en tant que pilotes, la faculté à faire la part des choses une fois que le drapeau à damiers à été franchi”